Les animations finales mettent en scène chacune un personnage féminin. Afin que la silhouette et le rythme de l’animation paraissent naturels, j’ai utilisé des vidéos modifiées en 12 images par seconde comme base de dessin. Pour ne pas devoir scanner chaque dessin, j’ai dessiné sur une tablette. Avec l’application ProCreate, la création du style de pinceau permet de tester rapidement toutes sortes de texture de trait. J’ai choisi un tracé subtilement brut s’apparentant à de la craie pour éviter un aspect trop digital.
Le site regroupe des narrations relativement longues et d’autres très courtes. Même si une scène est statique, la texture des traits mis en mouvement rend le tout vivant. Parfois, la boucle est difficile à créer, c’est pourquoi j’ai dû corriger certaines animations.
Un vide. Je me suis sentie à l’extérieur de mon corps. (Marion)
Ce moment de bascule où quelques instants auparavant on se dit que le bébé vit peut-être encore et le moment de l’annonce où l’on n’a plus rien à faire. (Christine)
C'était beaucoup de vide. (Doris)
Ta vie, elle est figée. Elle est figée, tu dois attendre, jusqu’à ce qu’on te « défige ». (rires) T’es sur stand-by et après d’un coup tu dois attendre qu’on te remette sur play pour qu’enfin ils puissent t’enlever ça et que tu puisses continuer ta vie! (Nathalie*, prénom d'emprunt)
Je dirais que je me sentais désarmées, que je ne savais pas quoi faire et que je ne pouvais surtout rien contrôlée. Comme perdue dans le désert. (Romane*, prénom d'emprunt)
C'est cela, mon ventre est devenu un cimetière? (Juliette)
Je me souviens être dans le bain chez moi qui était plein de sang. J’avais l’impression d’être comme dans un film, comme si ce n’était pas vrai. (Noémie)
© Mona Baiutti, Bachelor Communication visuelle,
Haute école des arts de Berne, 2019.