Afin de chercher de premiers visuels et des idées, en attendant d'avoir tous les interviews, je me suis aussi basée sur des témoignages du livre de Stéphane Clerget, analysés dans la partie théorique. Cela m’a permis de me familiariser avec le thème et d’orienter les idées vers le surréalisme, ainsi qu’à sélectionner les premières phrases.
« Quand j’ai perdu mon embryon dans la cuvette des WC, je ne savais plus quoi faire. J’ai été tentée de le ramasser pour l’enterrer. Mon mari m’en a dissuadée. Il m’a serrée dans ses bras. Il y avait sur la table de la cuisine un petit bouquet de pâquerettes que ma fille de cinq ans m’avait apporté la veille. Mon mari l’a pris et l’a posé délicatement au fond de la cuvette. On a dit au revoir. La cuvette s’est emplie d’eau et le courant l’a emporté. J’ai dit à ma fille qu’il avait rejoint la mer désormais. »
(Témoignage de Pascale - Clerget S, Ch.6, Sous-ch.4, paragraphe 5)
« Pendant des jours, j’ai vécu comme si j’étais en dehors de moi, tel un robot, dévitalisée. J’étais déconnectée de la vie autour de moi. J’aurais pu tout aussi bien mourir, tant je n’avais plus l’impression d’exister. »
(Témoignage de Margaret Clerget S, Ch.3, Sous-ch.18, paragraphe 2)
« C’était beaucoup de vide. »
(Interview Doris, audio)
« Là, c’était vraiment le médical qui commençait. Toi, t’es là dedans. C’était comme s’il me mettait dans une machine à laver, à ce moment là. »
(Témoignage Doris, audio)
« Ce moment de bascule où quelques instants auparavant on se dit que le bébé vit peut-être encore et le moment de l’annonce où l’on n’a plus rien à faire. »
(Témoignage Christine, écrit)
« L’image d’une femme qui sentait deux coeurs battre en elle et qui tout d’un coup n’en sent plus qu’un. »
(Témoignage Christine, écrit)
« Un vide. Je me suis sentie à l’extérieur de mon corps. »
(Témoignage Marion, audio)
© Mona Baiutti, Bachelor Communication visuelle,
Haute école des arts de Berne, 2019.